Comment faire un jeûne intermittent ?

Lors de périodes de fêtes ou d’excès alimentaires, notre microbiote est soumis à rude épreuve. Le processus de digestion, l’une des activités les plus énergivores pour notre organisme, est suractivé et épuise notre corps. Ainsi, l’énergie métabolique habituellement dédiée à la réparation, la régénération ou la purification de nos tissus, diminue. Pour permettre à notre corps de se rééquilibrer rapidement, le jeûne, une pratique ancestrale dont les origines remontent à l’Antiquité, nous offre ses multiples vertus. 

Dans cet article on vous éclaire : comment mieux éliminer les toxines grâce à la pratique du jeûne intermittent ? Comment mieux manger pour soutenir notre métabolisme et stimuler notre beauté naturelle ? 

Entre l’apport de calories et l’absence totale de calories se situe un cycle qu’on appelle le jeûne intermittent. Durant cette pause, on économise environ 40% de l’énergie dédiée habituellement à la digestion. Ce nettoyage du corps est automatique lorsque celui-ci n’est pas en phase de digestion. En pause, notre corps profite pleinement de cette énergie retrouvée pour purifier ses organes et régénérer ses cellules. Notre organisme est si bien fait ! 

Dans son ouvrage “Le Jeûne”, Le Docteur Jacques Rouillier nous assure que : “ Plutôt que de chercher la substance magique, l’élixir de jouvence qui nous assurera force, dynamisme et santé (...) il s’avère bien plus intéressant de retirer, de soustraire, de réduire, de penser « moins » au lieu de « plus ». De réduire nos apports alimentaires. Complètement. Temporairement. En un mot : de jeûner.”

D’ailleurs, le jeûne est une pratique millénaire et Hippocrate, père de la médecine, conseillait déjà de jeûner 370 av. J-C. On lui attribue cette phrase bien connue : “Que ton alimentation soit ta meilleure médecine !” La pratique du jeûne est une pause tout à fait naturelle et salutaire pour le corps.

Biologiquement, nous ne sommes pas programmés pour manger à la fréquence et à la quantité habituelles fixées par la société moderne. En un mot : nous mangeons trop et tout le temps.

Selon le Docteur Christian Mottet, Médecin-chef de service de Gastro-entérologie à l'hôpital de Sion et Sophie Sierrot, doctorat en sciences médicales à l'université d'Oxford : “Lors de l’évolution, l’espèce humaine a été soumise à de fréquentes fluctuations d’apport en nourriture : printemps, été, automne, hiver. La capacité de l’homme à survivre à ce manque de nourriture a été un avantage certain permettant à l’espèce de survivre. Le corps humain a donc développé une réponse physiologique au manque de nourriture. Il s’adapte en réduisant et en changeant le métabolisme, permettant ainsi de maintenir les fonctions vitales le plus longtemps possible à partir des réserves propres du corps. ”

Tous les animaux pratiquent naturellement des périodes de jeûne, eux aussi. Cette privation de nourriture s’illustre par le fait qu’ils ne mangent que quand ils ont faim - et non par gourmandise, par ennui, ou par stress. 

Pour le système digestif, il est donc bien plus « naturel » de faire des pauses grâce à une pratique de jeûne intermittent, par exemple. Des repas (ou prises alimentaires, même en petites quantités) 3-4 (5 !) fois par jour relèvent d’un fonctionnement culturel et sociétal, mais en aucun cas d’un besoin physiologique. 

Le jeûne intermittent apparaît dès lors comme un geste détox, qui peut être hebdomadaire ou quotidien.

Lorsque vous jeûnez, plusieurs choses se passent dans votre corps au niveau cellulaire et moléculaire.

L’autophagie, littéralement « auto-alimentation », est le processus de détoxification cellulaire du corps. Durant celui-ci, les cellules éliminent les anciennes protéines et cellules dysfonctionnelles qui se sont accumulées. C’est ce qui permet notamment de réduire les risques de développement des maladies chroniques et une longévité accrue en meilleure santé.

Selon le Docteur Rouillier : “ Le jeûne thérapeutique, pratiqué et même prescrit par des médecins dans certains pays depuis plus d’un siècle, réévalué en permanence par des équipes scientifiques internationales, permet de soigner des maladies aussi différentes que l’hypertension artérielle, l’asthme, le diabète, les affections démyélinisantes.”

Votre corps réajuste ses niveaux d’hormones et rend la graisse corporelle stockée plus accessible au bout de douze heures, environ. Les niveaux d’insuline chutent considérablement et la sensibilité à cette hormone s’améliore, tandis que le glucagon (hormone antagoniste à l’insuline) est sécrétée pour lutter contre l’hypoglycémie.

• Favorise une meilleure énergie globale ;
• génère une baisse de triglycérides ;
• apaise les compulsions sucrées et les fortes envies de grignotage en stabilisant la glycémie ; 
• fait monter en flèche les niveaux d’hormone de croissance (jusqu’à 5 fois). Les bénéfices : perdre du poids rapidement et gagner en masse musculaire, pour n’en nommer que quelques-uns ; 
• diminue le risque de maladies chroniques et l’obésité ; 
• favorise la longévité en luttant contre les radicaux libres ; 
• améliore la santé cognitive - permet d’obtenir plus de concentration et de clarté d’esprit ; 
• freine le vieillissement cellulaire : lorsque vos cellules se réparent et éliminent les matières toxiques, elles fonctionnent mieux et se comportent comme des cellules plus jeunes. La quantité de toxines accumulées et la façon dont le corps arrive à se purifier au quotidien agissent directement sur notre vieillissement ; 
• améliore le sommeil ; 
• rend notre peau plus unie et lumineuse (en cas d’éruption cutanée liée à la détox, consultez notre article sur boutons et detox).

Pour connaître la formule qui vous convient le plus, quoi de mieux que de tester les différentes méthodes ? En général, le jeûne le plus facile à mettre en œuvre est celui de 16 heures, car il s’intègre aisément au quotidien, même avec un agenda bien rempli !

→ Essayez de ne rien manger pendant au moins 16h : vous bénéficierez d’une pause corporelle (et mentale) bien méritée ! Ainsi, il vous reste une plage horaire de 8h durant laquelle vous pouvez manger dans la journée.

Par exemple : mangez entre 10h-18h ou 12h-20h, ou de 8h à 17h, en sautant le dîner et en petit déjeuner le matin si cela vous semble plus aisé.

→ Vous pouvez continuer à vous hydrater bien sûr (eau pure et tisanes uniquement). C’est même recommandé quand on débute. Pour les expérimentés, cela peut aussi se pratiquer sous forme de jeûne sec aussi appelé jeûne hydrique : ni aliments, ni boissons.

Aussi appelée la méthode 24h, la journée détox implique un jeûne de 24 heures, une ou deux fois par semaine. Par exemple, vous pouvez faire cette pause digestive le dimanche quand vous êtes tranquille chez vous. Cela pourrait se pratiquer ainsi : faire une pause entre le dîner d’un jour jusqu’au dîner du lendemain.

Avec cette méthode, vous ne consommez que 500 à 600 calories sur deux jours non consécutifs de la semaine. Les 5 autres jours, vous mangez normalement. 

Pour chaque méthode : commencez à mettre cela en pratique 1 à 3 fois par semaine. Rapidement, cette pratique s’impose comme un besoin, car les bienfaits sont si importants que le corps semble le réclamer. Veillez à faire au moins une pause de 12h entre le dîner et le petit déjeuner. C’est vraiment le minimum pour permettre au corps de lancer son processus de régénération.

Si vous avez l’habitude de manger souvent, vous risquez de trouver cela impressionnant au début. Pourtant, si vous initiez ce processus de détoxification à votre propre rythme, sans pression et avec régularité, vous réussirez sans problème. Commencez lentement, avancez progressivement et en un rien de temps, cela vous semblera naturel !

• Étape 1 : À 20 heures, arrêtez de manger.
• Étape 2 : Jeûnez pendant 12 heures, jusqu’à 8 heures le lendemain matin
• Étape 3 : Si vous étiez à l’aise avec les 12 heures, essayez 13 ou 14 heures la prochaine fois. Maintenez cette durée jusqu’à ce que vous vous sentiez à l’aise. Votre but sera ensuite de jeûner pendant 16 heures.
• Étape 4 : Pensez ensuite à rompre le jeûne avec un repas nourrissant (dense en micronutriments et pauvre en calories « vides ». Privilégiez le frais et le naturel, avec un maximum de légumes).

• Restez hydraté tout au long de votre jeûne. Les tisanes et thés sont acceptables – sans ajout de lait ou de sucre bien sûr - mais on mise avant tout sur l’eau pure, qui va soutenir l’organisme dans ce processus de nettoyage corporel. 
• Après tout ce travail de réparation, il faut nourrir vos cellules : mettez l’accent sur les aliments “vivants” et plein de nutriments essentiels (légumes, fruits, jus de légumes, graines et oléagineux nature, protéines légères et de qualité). Pourquoi ne pas tester l’un de nos pollens frais, si riches en vitamines, minéraux, protéines et probiotiques ? C’est l’aliment idéal pour rompre le jeûne sans aucun doute !

• N’oubliez pas le bon gras, qui donnera de l’énergie à vos cellules : avocats, oléagineux, graines, olives, huiles végétales vierges et pressés à froid. 
• Ne brusquez pas votre corps en rompant votre jeûne avec des produits industriels, des aliments riches en glucides ou en sucre raffiné qui ne vous nourriront pas correctement, mais qui feront trop rapidement monter votre insuline. Ces produits contiennent souvent des substances toxiques pour l’organisme qui vont l’affaiblir et rapidement diminuer les effets bénéfiques de votre jeûne. 
• Intégrez ces nouvelles pratiques progressivement plutôt que de vous lancer à 100% du jour au lendemain. Avec un changement trop brusque, le corps risque seulement de faire résistance s’il se sent « agressé ». Pour rendre la pratique plus fluide et agréable, faites cela progressivement et en douceur